Le premier phare vers 1801
Vers 1801, l’approche de l’embouchure est signalée par 2 feux fixes (des fanaux) au bord du rivage à la pointe du touquet, côté sud de l'embouchure de la Canche, et à environ 450 m au nord-est des futurs phares. Ils sont construits en maçonnerie de 16 mètres de hauteur et entretenus par un seul gardien. Les feux sont 2 sources lumineuses dues à une lampe à mèche circulaire, alimentée à l’huile de colza. Leur portée est de 2 lieues (approximativement 8 kilomètres).
À la même époque, un sémaphore et un petit phare à la pointe du Lornel, ou feu du Lornel, côté nord de l'embouchure de la Canche, complètent le dispositif. L'élévation du phare est de 16 m et la portée de 2 lieues. Le sémaphore sera démoli en 1815.
Les 2 phares de 1852
Les phares de la Canche et la maison du gardien en 1883
Il faut 3 naufrages dans les années 1842 et 1843, relayés par la presse, pour attirer l’attention des pouvoirs publics sur la dangerosité de l’endroit et qu’ils décident en 1845 de la construction des phares. L’administration rachète un terrain à Alphonse Daloz. Les travaux sont dirigés par Louis Pigault de Beaupré, ingénieur des ponts et chaussées, secondé par M. Denécheux, conducteur. Les dépenses s’élèvent à 488 000 F.
Une étude de l’ingénieur en chef Reynaud montre l’aspect qu’auront les phares. Les travaux débutent en 1845, au lieu-dit Molière Godin, c’est un rectangle comprenant un phare à chaque extrémité et la maison du maître de phare au milieu.
Le premier phare est nommé phare nord, le deuxième phare sud, ils sont distants de 250 m et sont identiques. Leurs orientations nord-sud permet aux navires d’éviter de tomber dans les courants générés par le banc de sable de la Bassure de Baas. Pour leur construction, comme il n’existe aucun chemin d’accès, les matériaux sont amenés par la mer, une estacade est construite à cet effet, celle-ci se trouve dans le prolongement du chemin des Hénons (aujourd'hui avenue du Dix-huit juin).
Les phares sont deux colonnes blanches de 58 m de mètres à pans coupés de section hexagonale. l’épaisseur est de 1,90 m à la base et de 1,15 m en haut. Le soubassement, environ de la hauteur d’un étage, est en marbre de Belgique. Le reste est en briques réfractaires enduite de peinture. Le tronc se rétrécit jusqu’à la lanterne autour de laquelle on trouve le balcon soutenu par de petites arcades. Il y a 271 marches dont 228 en marbre, le dernier escalier conduit à la salle de la lanterne, voûte et soubassement en cuivre. Le foyer lumineux se trouve exactement à 51,75 m au-dessus du niveau de la mer. Ce sont des feux fixes dotés de becs à mèches multiples qui fonctionnent à l’huile de colza, puis, vers 1875, on utilise de l’huile minérale (pétrole). Ces feux ont une portée de 31 milles marins en mer. Ils sont allumés pour la première fois le 1er janvier 1852.
Ils passent à l’électricité le 15 octobre 1884, celle-ci est fournie par 2 locomobiles Rouffet et 4 machines magnéto-électriques de Méritens, situés en dehors de l'enclos des phares. Ils restent à feux fixes blancs avec une portée de 33 milles marins en mer.
Le 15 juillet 1900 le service des phares décide de transformer le phare sud en feux éclair et d’éteindre le phare nord, pendant les travaux, c’est le phare sud qui est éteint du 1er décembre 1899 au 15 juillet 1900.
Le phare sud émet des éclats blancs groupés par deux toutes les 10 s au rythme suivant, éclat 1⁄10 s, éclipse 7 s et 4⁄10 s, éclat 1⁄10 s, éclipse 2 s et 4⁄10 s, pour un tour complet en 20 s. Le tout est obtenu par 2 lampes de 3 000 W. On remarque la même année que le phare nord réfléchit la lumière du phare sud et risque de tromper les navigateurs, il est décidé de le peindre en noir mat.
En 1922, le service des phares décide de rattacher la source lumineuse au secteur électrique urbain.
Pendant la période de la Seconde Guerre mondiale, les phares sont éteints en septembre 1939. En 1940, M. Danel, ingénieur des ponts et chaussées maritimes, obtient des autorités allemandes l'autorisation de démonter les appareils, ils seront mis en sécurité à Paris. Ces appareils seront installés de nouveau dans le phare actuel lors de sa construction.
Le 2 septembre 1944 les troupes allemandes font sauter les 2 phares.
En septembre 1945, sur l’initiative du maire, le docteur Jules Pouget, 3 projecteurs, visibles à 10 milles marin, sont installés en haut du beffroi de l’hôtel de ville du Touquet-Paris-Plage, ils sont allumés le lundi 15 octobre 1945 à 8 h 10
Source : wikipedia.com